Le coup de pied de l'âne

L'hebdomadaire “Paris Match ” a récemment publié une longue interview de Dalil Boubakeur, recteur de la mosquée de Paris et même, parait-il, docteur en médecine, lequel, racontant sa jeunesse en Algérie et son arrivée dans la métropole à l'age du bachot en 1957, conclut : “ la France m'a adopté ”...ça ne mange pas de pain, même si on se risque au passage à faire remarquer qu'à cette date, tous les natifs des départements algériens étaient adoptés de droit .

Le Hic est que l'adopté en question, débarquant dans la métropole en vrai fils à papa (voiture avec chauffeur etc., comme un simple colonialiste milliardaire ! ) se fait un devoir d'exprimer dans le cours de son récit sa détestation des Pieds Noirs dont il dénonce  l'intolérance  ; à la clef une affirmation pour le moins audacieuse selon laquelle  ils faisaient tout pour éliminer l'identité musulmane  !!!! pas moins. On peut lire aussi à propos d'Alger que  les Pieds-Noirs controlaient tous les quartiers .....

Est-il vraiment utile de réfuter d'aussi malveillantes bêtises ? faire observer que notre jeune Dalil arrivait d'un pays en guerre, situation qui n'a jamais favorisé la tolérance (avez vous jamais entendu célébrer la  tolérance  des résistants français de 1943 ? ) ; que l'identité musulmane dont il parle n'a été préservée, entre autres, que par une foule d'éminents professeurs ( a-t-il seulement entendu parler des frères Marçais, récemment honorés par l'institut du monde arabe ?), tous Pieds-Noirs ? que des quartiers d'Alger en 1957, la plupart étaient controlés par l'Armée et certains par les terroristes du FLN, mais certainement aucun par les Pieds-Noirs... avec quels moyens l'auraient-ils fait ?

Nous nous contenterons d'une observation : Dalil Boubakeur, fin politique, est le recteur très politiquement désigné de la mosquée de Paris, pion de ce panier de crabes (l'expression, rapportée par la Presse, émane d'un des participants) qu'on désigne par le sigle CFCM, ou Conseil Français du Culte musulman, et dont il est quelque peu l'otage.  A ce titre, qu'il le veuille ou non, il est vu par l'opinion publique comme représentant l'Algérie d'aujourd'hui. Alors, franchement, les algériens sont ils vraiment un modèle en matière de tolérance ? sont ils en droit de donner des leçons à qui que ce soit sur la planète en cette matière ?

Le recteur qui s'exprime avec tant d'inélégance morale, fils pourtant d'un notable très francophile et très respecté, doit tout à la France : mais surtout il doit  la formation de sa jeunesse à des maîtres qui, tous, étaient des Français d'Algérie, et dont aucun, apparement, n'a attenté à son identité. Alors, à défaut de reconnaissance, on attendrait qu'il sache se taire.

Mais ce courtisan a fort bien compris une chose : en cette époque où la Loi, l'usage et les bonnes manières interdisent de toucher à un cheveu d'un Inuit, d'un Hottentot ou d'un Chaoui, il est une race insultable et diffamable à merci qui s'appelle les Pieds-Noirs. Ceux là, il est même recommandé de les insulter, puisqu'une campagne de presse d'une violence inou•e se déchaine contre eux depuis des mois, et qu'être dans le vent est toujours bon pour la carrière...

Alors Dalil Boubakeur n'a pas manqué d'ajouter sa petite contribution : Le fabuliste avait prévu le coup, et même jugé le personnage : il appelait ça le coup de pied de l'âne !

M. LAGROT
Responsable CVR
17/08/2005

 

Mis en page le 19/08/2005 par RP, modifié le 25/05/2005