L'ETE 1962 d'après FRANCE (sic) CULTURE ( sic)

La radio susnommée nous gratifie abondamment d'émissions sur l'Algérie, sévèrement encadrées par de vigilants gardiens de la pensée unique. Le 19 novembre, le thème était : l'été 62, et le reportage durait 2 heures.

Une série de témoignages alternés avec des commentaires et des documents sonores d'archives. Fort bien... mais sur le shéma du paté d'alouette, une alouette (les Pieds Noirs), un cheval (les ceusses « d'en face »...). Le feu s'ouvrait sur un Pieds Noirs « intelligent  », entendez de ceux qui ont compris (après coup) le caractère inéluctable, souhaitable, moral , -et j'en passe- de l'indépendance algérienne. Comme on n'en rencontre que quarante ans après et seulement sur les ondes de France Culture... puis témoignages de Français d'Algérie dont les interviewes avaient été caviardées au point qu'il n'en restait a peu près rien. Il nous a été facile de vérifier. Foin de l'horreur du 5 juillet à Oran, par exemple... tout est lisse et neutre, seule l'OAS est responsable des violences... et tout est dit pour donner à penser que sans elle, tout se passait bien : les huit ans de terrorisme du FLN, les massacres collectifs, les enlèvements, les incendies, les viols, effacé!... les chiffres des enlèvements des assasinats d'Européens, tous minorés... les mensonges les plus grotesques, (les femmes de ménage tuées par leur patron), comme vérité .... on n'en finirait plus de détailler les contre vérités émises...  

Une mention spéciale s'impose toutefois : un intervenant britannique a toutefois ressorti un des bobards les plus méprisables de cette période, celui sur les médecins d'Algérie accusés d'avoir pratiqué sur les musulmans des expériences « pires que les nazis ». Rappelons l'origine de cette affirmation : en 1962 le FLN avait décidé d' « éliminer » un chef de service de l'hôpital de Mustapha à Alger, car ce spécialiste de chirurgie réparatrice, qui avait refait le visage des musulmans mutilés par les terroristes, était l'auteur d'un film montrant ces mutilations, produit à l'ONU. Une machination fut donc montée à partir du cas réel (un enfant décédé après intervention sur un cas désesperé) et le professeur « condamné à mort » , accusé de tuer les enfants musulmans... accusation infâme que, en France, seul le journal le Monde osa la reprendre. Epilogue : après l'indépendance, l'interne musulman qui avait échafaudé l'affaire (un de ses élèves !) fit dire à son Patron qu'il était assuré d'une brillante carrière s'il voulait bien revenir dans son service d'Alger ! plaidant que sa campagne de diffamation n'avait été qu'un acte de guerre et que la guerre était finie... Mais le président Bouteflika vient se faire soigner par les Français!

Pui, c'est le Dr Chaulet, qui avait passé des années à Tunis dans le sillage du FLN. Cet honorable « résistant » reproche à ses confrères hospitaliers d'avoir abandonné leurs malades pour se réfugier en France dans l'été 62 ! ainsi donc ces médecins, menacés dans leur vie, auraient du rester servir leurs assassins... Ce même Chaulet décrit dans la presse française en un article élogieux comme habitant « la luxueuse demeure d'un Français d'Algérie » : en clair, une maison volée à un de ses compatriotes, ce qui l'autorise sans doute à jouer les moralistes... comme à son épouse qui, décrivant l'été 62 plein de joie et de soleil ( ! ) avait tout de même quelques craintes car « il restait encore quelques Pieds Noirs ! » Mentionnons pour la forme le témoignage de l'ineffable JF Kahn, qui reconnaissant ingénument sa totale ignorance, décrit avec force détails ce qu'il n'a pas vu. Pour lui, les Pieds Noirs étaient les victimes ... de l'OAS !

Passons sur les autres mensonges et insanités proférées dans ce document, il faudrait une autre émission de deux heures pour y répondre. Un détail seulement : à la fin, était donnée une bibliographie indicative. L'écrivain oranais Louis Martinez, auteur d'une trilogie bien connue, avait été interviewé à ce titre pour l'émission....et ses livres sont les seuls à n'avoir pas été cités !

Précision : la série de France (sic) Culture (sic) dirigée par le « spécialiste de la guerre d'Algérie » !

Hyères le 29/11/2005                                        
Le responsable CVR
M.LAGROT

 

Mis en page le 30/11/2005 par RP