ET  MAINTENANT...FRANCE V !

Ca continue ! Tempête sur l'Histoire, la nôtre bien sur... les falsificateurs qui, depuis des décennies, tricotent l'histoire de l'Empire français en censeurs vigilants, veillant sur les manuels scolaires et interdisant de parole les acteurs de cette histoire, se sont récriés d'indignation devant un article de loi insignifiant sur  « l'aspect positif de la colonisation ». Tempête dans un verre d'eau, pétitions lancée par d'obscurs universitaires qui ont vu là une belle occasion de se faire connaitre, tout cela relayé par des media et des politiques terrorisés à l'idée de n'être pas politiquement corrects...

Or donc la chaine TV France V lançait  sur ce thême à la mode un débat. Autour de la table, l'animateur avait groupé quelques « spécialistes » : une vice-présidente d'un « Comité pour la mémoire de l'esclavage », le président du collectif Dom ,un spécialiste de la démographie et une « spécialiste des questions liées à l'esclavage »... la colonisation dans tous ça ? ça sera sans doute pour une autre fois...

Rappelons que la loi, point de départ de ces contestations, portait explicitement sur l'Algérie. Or dans cette émission, pas un seul historien des colonies, pas un seul natif de l'Algérie française, pas un spécialiste de l'Afrique... Notons aussi que, référence faite avec emphase à la pétition des enseignants demandant l'abrogation de ladite loi, il ne fut fait nulle mention de la contre pétition envoyée à tous les media par le Cercle algérianiste et pourtant signé de maintes éminentes personnalités. Il y a les bons et les mauvais pétitionnaires...

L'amalgame introduit entre la colonisation et l'esclavage était tellement flagrant que l'animateur s'est contorsionné dès le début pour inciter à ce qu'il n'ait pas lieu... le même qui avait monté ce contre sens pervers et parfaitement volontaire faisait donc mine d'en dénoncer le danger ! ce qui, comme prévu, ne servit à rien...

L'ensemble du débat est donc resté dans le ton de cette tricherie : on a pu entendre après de très conventionnels bavardages sur les Antilles, totalement hors sujet, quelques perles : notamment une certaine Madame Schmidt, directeur de recherches au CNRS (sic),   déclarant que la colonisation française avait partout été marquée par l'exploitation des colonisés et par le travail forcé systématique....  effarante affirmation, d'ailleurs proférée avec un rictus d'agressivité tout à fait révélateur. Mais affirmation qui appelle une réponse, car elle fait partie des vieilles lunes de nos anticolonialistes professionnels depuis les années vingt.

Disons d'abord que rien qui puisse s'apparenter à du travail forcé n'a existé en Afrique du Nord, ni en droit ni en fait, ni même en intention... cette expression n'a d'ailleurs jamais fait partie du Droit français, pas plus aux colonies qu'en métropole. Elle a été lancée à propos de l'Afrique noire, en particulier dans la fameuse campagne anti française des communistes appuyée par André Gide à la suite de son voyage au Congo, saisissant le prétexte d'abus bien réels commis par une société privée pour en faire le procès de la France coloniale. La réalité est que l'impôt que toute société prélève sur ses membres pour exister était défini dans certains territoires français en nature, pour l'adapter aux réalités locales, c'est à dire en travail, et organisé par les communautés indigènes elles mêmes. Son montant était de très loin inférieur à ce que les roitelets traditionnels extirpaient de leurs sujets avant l'arrivée de la France. Et dans certains cas (à Madagascar notamment) le travail était payé, ce qui constituait un apport de revenus apprécié des intéressés... notons aussi que, à Madagascar justement, ce paiement a cessé lorsque le pouvoir fut remis en 1942 aux gaullistes qui pressurèrent la population, colons blancs inclus, sous prétexte de contribuer à l'effort de guerre. C'est la fameuse affaire des « prestations » ; mais on présente le Général aujourd'hui comme le Libertador des peuples colonisés ! ainsi écrit-on l'Histoire...

Une autre observation saute aux yeux : lorsque, dans notre société qui n'a rien de colonial, on nous chiffre le montant de nos impôts, il en ressort que, le plus légalement du monde, chacun de nous donne, bessif, près de la moitié de son travail à la collectivité. Qui parle de travail forcé ?!!

Quant à l'esclavage, son rapport avec la colonisation est clair : au XIX” siècle, à l'arrivée des Français dans les territoires conquis ou administrés par eux, leur première mesure fut de l'abolir. Il existait partout, il fut supprimé partout... et les Anglais firent de même.

Cependant, il ne s'agit là que d'un point bien marginal du phénomène colonial. Sur le sujet proposé par l'émission, la seule démarche honnête eut été de tenter de définir l'oeuvre française et d'en dresser le bilan : mais c'était trop pour France V... colonisation ? circulez, y a rien à voir !

Hyères 24/01//2006

M. LAGROT Responsable CVR

Mis en page le 24/01/2006 par RP