Quand une académicienne crache dans la soupe

Il n'est pas trop tard pour revenir sur un fait récent, révélateur de l'époque, qui n'a rien d'un fait divers ou d'une passagère incongruité de  nos media : je veux parler de l'election de « notre » nouvelle académicienne .

Assia Djebar, intronisée avec un tapage mediatique inhabituel, s'appelle en réalité Fatima Imalayene, et ce détail est, lui aussi, révélateur : cette pure Berbère de Cherchell a compris depuis longtemps qu'une apparence de filiation arabe serait plus utile à sa notoriété qu'un patronyme kabyle : son arrivisme remonte à loin.....et l'honneur des Imazighen devra  s'en accommoder !  Pour ce qui est de son oeuvre, que personne n'a lue, reconnaissons que c'est un détail secondaire. Notre héroïne est algérienne, anti-française et femme, cela doit suffire à sa distinction, et chacun sent bien que le talent n'est pour rien dans l'affaire...

L'Académie française, vieille institution qui avait survécu à la Révolution et traversé les siècles avec dignité, avait déja sérieusement écorné son image en se livrant à la fin de la deuxième guerre mondiale aux règlements de compte de l' « épuration » : descendre dans la rue n'a jamais valorisé un « Immortel »....mais voici qu'elle renchérit cette fois avec la dernière servilité, dans la course au politiquement correct .Pur produit de la colonisation, la nouvelle promue a évoqué dans son discours d'introduction «  l'immense plaie laissée par le colonialisme sur sa terre natale » ; pur produit de l'enseignement français, elle a cru devoir parler du « monolinguisme français, institué en Algérie coloniale, tendant à dévaluer nos langues maternelles » ....

Sans doute Madame Assia Djebar sait-elle mieux que personne que, sans la France et sans la colonisation, elle garderait aujourd'hui les chèvres dans un douar du Chenoua : mais cela, aucun académicien ne lui a rappelé : alors que d'autres écrivains maghrébins sont trop heureux de pouvoir écrire et publier en français, dans une langue qu'ils maitrisent, admirent et respectent, sans être distingués par l'honorable assemblée, nos immortels n'ont pas  bronché à la gifle que leur a asséné leur nouvelle consoeur...pire, le discours de réponse de l'académicien Pierre-Jean Remy, émaillé de fautes de français qui auraient fait rougir un de nos instituteurs kabyles (alors que Mme Djebar s'est exprimée dans une langue impeccable), fut une insulte supplémentaire à la France, allant jusqu'à exalter le terrorisme urbain du FLN....cracher sur nos pauvres martyrs, ces gosses mutilés, ces adolescents infirmes à vie, ces vies innocentes arrachées pour rien, tel est donc l'exercice qu'on pratique aujourd'hui sans risque dans la plus vieille institution intellectuelle de « notre » pays......

Ajoutons que la nouvelle académicienne, confortablement et depuis longtemps installée (vous l'auriez parié..) , dans le pays qui lui a infligé cette « immense plaie », a vu sa nomination très fraîchement accueillie en Algérie...qu'attend elle pour postuler à la très hypothétique Académie algérienne ?

 

M. LAGROT
Responsable CVR
Hyères le 2/11/2006

Mis en page le 3/11/2006 par RP