Les nouveaux assassins de la mémoire
L'immense rassemblement du souvenir
que le Cercle algérianiste a organisé à Perpignan,
la ferveur qu'il a suscité, l'importance de l'événement
au regard de la grande conspiration du silence scellée autour
du drame des Français d'Algérie depuis 1962, ont fait
ressurgir les vieux chevaux de retour de l'anti-France, toujours
vigilants lorsqu'il est question pour nous de remettre l'Histoire
à l'endroit.
De quoi s'agissait il ? d'honorer
enfin la mémoire de milliers des nôtres, pauvres gens
disparus, enlevés, séquestrés, assassinés
après torture, dont on ne sait rien et que nos gouvernements
ont abandonnés jusqu'à refuser aux familles l'accès
aux archives. Crime d'Etat, presque sans précédent
dans un pays qui se dit civilisé...
Mais donner un nom à ces fantômes,
donner un lieu de recueillement à des familles brisées,
ces gestes que leur ingrate patrie n'a pas accomplis depuis quarante
cinq ans, dans un monstrueux déni de justice, nous n'avions
pas le droit de les faire ! Ainsi en ont décidé
les vertueux policiers de la pensée unique, qui, parés
des titres que leur faillite historique leur confère, se
sont acharnés depuis des mois à s'opposer par tous
les moyens de l'agit-prop à notre travail de mémoire.
On a vu ces groupuscules surgir en
toute occasion, pancartes en main, insultes et menaces à
la bouche, se faisant cautionner par de pseudo historiens
(de nos jours, le barbare s'habille en historien) dans de savants
et verbeux colloques où tonnaient les héritiers des
systèmes les plus sauvages de la saga humaine... oui, les
communistes étaient là ! l'idéologie la
plus meurtrière qu'on ait connu se posait en donneuse de
leçon, accompagnée des idots utiles de rigueur, des
falsificateurs de l'Histoire, des défenseurs des «
Droits de l'Homme », et des spécialistes de la
liberté d'expression réduite aux copains...
le prétexte de l'indignation de ces humanistes était
que nous devrions rendre hommage aux morts « des deux
cotés »... abracadabrante prétention, au
terme de laquelle nos pauvres morts auraient dû figurer aux
cotés de leurs bourreaux !! comme, sans doute, le nom
des SS d'Oradour sur Glane figure, pour le recueillement des foules,
sur le monument commémoratif de ce village martyr ?
d'ailleurs, l'excellent Français Mouloud Aounit, qui est
quelque chose comme le président du MRAP, a craché
le morceau : « après cela, il ne peut y avoir
d'amitié entre la France et l'Algérie, c'est un déni
d'avenir ! »... ce qui signifie exactement que l'empêchement
à la dite amitié n'est pas l'existence d'un contentieux
aussi grave, mais le fait que ce scandale est porté sur la
place publique... exercer un génocide n'est rien, en parler
est un crime.
Les défenseurs des Droits de
l'Homme nous refusent celui d'honorer nos morts, les tenants de
l'Amitié entre les peuples nous interdisent d'exister...les
champions du débat démocratique nous dénient
le droit à la parole...la vertu républicaine est bien
défendue !
On pourra, bien sur, trouver
dérisoires les quelques porteurs de haine qui, face à
notre dignité, défilaient à Perpignan le jour
de notre congrès : ils étaient moins de cent,
représentant 36 associations ( !!! ), mais ils bénéficiaient
aussitôt des habituels relais : outre la presse locale
toujours complaisante, leur nombre était déjà
passé à 200 sur les ondes de France Culture, et, comme
à Sétif, ils seront bientôt 45 000... la
presse nationale se tait, sauf les feuilles d'extrême gauche
qui s'indignent...si on laisse aux Pieds-Noirs le droit d'honorer
leurs morts, où va-t-on ?
De toute cette agitation
qui finalement n'a pas ému grand monde (les réactions
locales dans la presse perpignanaise étaient largement favorables
à notre cause), nous pouvons néanmoins tirer
un constat : cinquante ans de diffamation, d'ostracisme, de
mensonge à notre encontre ont resserré nos rangs et
nous ont empêchés, grâce à Dieu, de devenir
au fil du temps des Français moyens : Nous avons compris,
à Perpignan, que nous sommes, plus qu'une « communauté
». une famille... merci, messieurs !