Nous ne connaissons pas l’Histoire…

Notre ami G.Dillinger, dans un récent article de " PRESENT ", faisait quelques remarques judicieuses sur la situation de la femme en Algérie, le mépris dont elle est affectée, et , à propos de notre ministre des armées, notait : " Que les français aient choisi un de ces êtres pour être le chef des guerriers, le ministre de la Guerre, est tout simplement une réalité inconcevable pour l’esprit algérien traditionnel. Devant de telles aberrations, ce n’est plus le mépris que nous méritons de la part des Algériens, nous passons dans un domaine qui n’appelle que la dérision. " on ne saurait mieux dire…

Madame Alliot-Marie est elle consciente de cet état d’infériorité ? nul ne sait, mais ses embrassades à répétition avec le garçon de bains d’Oujda proclamé président de la république barbaresque en font douter…mieux même, cette idylle lui confère le droit de donner des leçons au vulgum pecus ; jugez en par ses déclarations à la presse à propos des protestations sur la présence du garçon de bains aux cérémonies commémorant le débarquement de Provence ; " Je trouve cette agitation déplacée. Ceux qui participent à la polémique ont une méconnaissance totale de l’Histoire. Nous sommes avant tout rassemblés pour exprimer notre reconnaissance et remercier les citoyens de ces pays qui ont combattu à nos cotés "  Deux énormités en une seule phrase !

Le ministre nous permettra-t-elle d’observer que " ces pays qui ont combattu à nos cotés " n’existaient pas à l’époque , et qu’il était donc difficile d’en être citoyen ? qu’ils étaient sujets français pour les colonies et citoyens français pour les départements algériens, ce dont ils étaient tous légitimement fiers… et qui leur semble dénié aujourd’hui…

La première affirmation est plus extraordinaire encore. " Ceux qui participent à la polémique ", c’est nous, nous Pieds Noirs dont les pères ont fait, de leur sueur, de leur sang, de leur jeunesse sacrifiée, cette Histoire au nom de laquelle justement nous revendiquons la vérité ; nous aussi, harki, qui, autres victimes de cette Histoire, avons les meilleures raisons de la connaître plus que quiconque ….

Etait-il utile qu’à l’ignorance, le ministre ajoute la goujaterie, devenue hélas une vertu féminine ? Etait il nécessaire d’insulter ceux là même que cette commémoration était censée honorer, pour complaire à un président étranger hostile qui n’a que mépris pour ces concessions et ne s’en cache nullement ? Et ne peut on s’interroger sur une raison d’Etat dont le premier effet est de disloquer un peu plus la cohésion nationale du dit état ?

Hélas, poser ces questions, c’est y répondre……….

 

M. LAGROT

Responsable CVR

 

Mis en page le 14/09/2004 par RP