
Ils avaient le visage
grave, certains d’entre eux arboraient un brassard noir en signe de
deuil… Deux à trois cents personnes se sont réunies ce lundi matin sur
les Allées Provençales, avant de traverser la place de la Rotonde et de
se regrouper devant la stèle dédiée aux anciens combattants d’Afrique du
Nord.
C’est le Collectif aixois des Rapatriés qui avait eu l’idée de cette
manifestation, destinée à rétablir la vérité sur la date du 19 mars
1962 ; elle est souvent présentée, dans la presse, comme la fin de
la guerre d’Algérie, au motif qu’il s’agissait de la date d’entrée en
vigueur des Accords d’Evian et du cessez-le-feu mentionné dans ces
accords. Dans la réalité des faits, cette date a vu le déclenchement de
massacres des populations restées fidèles à la France. L’une des
banderoles du cortège était explicite : « Honte au
cessez-le-feu qui a abandonné et laissé assassiner 150 000 Harkis
et des milliers de civils, tués ou disparus ». Pour René
Andrès, le président du Collectif aixois des Rapatriés, « il est
scandaleux de commémorer cette date, synonyme non pas de paix mais de
mort ».
Dans le cortège, il y avait des Rapatriés, des Harkis ou leurs
descendants, des anciens combattants. On reconnaissait aussi – et sa
présence a été remarquée et appréciée par les participants – le maire
d’Aix, Maryse Joissains-Masini. Plusieurs élus aixois avaient également
tenu à assister à cette manifestation, notamment Jean Chorro, Gérard
Bramoullé, Jules Susini, Yannick Decara ou encore le Dr Jean-Pierre
Bouvet, conseiller général, qui représentait Christian Kert.
Après une minute de silence devant la stèle, la cérémonie s’est
achevée par les deux « hymnes nationaux » des Pieds
Noirs : « Les Africains » et « La
Marseillaise ».

Mis en page
le 22/03/2012 par RP