La dague à Pons

Le fait d'armes du chevalier de Malte Pons de Balaguer, dit Savignac, lors de l'expédition de Charles-Quint contre Alger, en 1545, et la plaque commémorant le geste et les paroles de défi (“Nous reviendrons !”) de ce chevalier, rue de Chartres*, non loin du « Sphinx* » de gaillarde mémoire, inspira à Edmond Brua le commentaire rimé qui suit.                                             (Dessin de Jean Brua)

Pons Balaguer de Savignac
voulut un jour aller au claque.
Quand il vint cogner au judas
Madam' Nana le regarda :
— Allez-vous en, beau capitaine,
planter votre digue, planter votre dague,
planter votre diguedondaine
en Grenade ou en Aragon,
diguedondaine digue dondon.

.

Pons Balaguer de Savignac
sans broncher encaissa la  claque.
Mais pour conjurer la schkoumoun,
en plein dans la port' Bab-Azoun
à laquelle on mettait les chaînes,
il planta sa digue, il planta sa dague,
il planta sa diguedondaine
en s'écriant : Nous reviendrons !
diguedondaine digue dondon.

                                                                   Edmond BRUA

*Les historiens algérois puristes pardonneront la petite erreur de lieu:
Il ne s'agissait pas de la rue de Chartres, mais de la rue Littré, au coin de la Rue Bab-Azoun et du "Square Bresson", et il ne pouvait donc s'agir du "Sphinx" mais plutôt d'un autre établissement au nom plus "astral".