d'après Genaawiki

JOUHAUD Edmond


Général d'Armée aérienne

Né le 2 avril 1905 à Bou-Sfer, près d'Oran en Algérie.
Décédé à Royan

fils d'un instituteur laïque, enfant d'une République à laquelle il était profondément attaché et dont il avait gravi tous les échelons de la hiérarchie militaire, en passant par l'école de l'air de Salon-de-Provence.
Il était le benjamin d'une famille de six enfants, descendant d'une lignée d'Alsaciens-Lorrains établis en Algérie en 1848.
Il fit ses études primaires à Oran puis obtint le baccalauréat au lycée Lamoricière d'Oran. Prépare St-Cyr au Lycée Bugeaud d'Alger.

Sommaire

Carrière militaire

Edmond Jouhaud entre à Saint-Cyr en 1924 ; Il en sort en 1926 dans l'aviation et est affecté au 35ème régiment d'aviation. Il sert de 1930 à 1932 en Afrique Occidentale Française (A.O.F.).
Promu capitaine en 1935, il sert de nouveau en A.O.F. jusqu'en 1937. Admis en 1938 à l'Ecole supérieure de guerre aérienne, il est promu commandant le 3 septembre 1939. Affecté à l'état-major des forces aériennes et des forces terrestres antiaériennes du nord-est, il prend par la suite le commandement d'un groupe aérien de reconnaissance.
Affecté en 1942 au cabinet militaire du Secrétaire d'Etat à l'aviation, il est placé en 1943, sur sa demande, en congé d'armistice.
Après avoir tenté sans succès de rejoindre l'Angleterre, il entre dans la résistance, dans la région de Bordeaux, sous les ordres du général Revers, chef de l'Organisation de Résistance de l'Armée (O.R.A.).

Rappelé en activité en 1944, il prend le commandement du groupe aérien spécial 1/36, puis est affecté au commandement des transports aériens militaires.
Colonel en 1946, il est sous-chef d'état-major de l'air en 1947 et est appelé en 1948 au commandement de l'armée de l'air en Tunisie.

Promu Général de brigade aérienne en 1949, il commande les forces aériennes tactiques en Afrique du nord, puis l'école des mécaniciens de l'armée de l'air.
En 1951, il est nommé commandant de la 1ère région aérienne, puis désigné comme auditeur au Centre des Hautes Etudes Militaires.

En 1952, est nommé Commandant de la 1ère division aérienne puis commandant des forces aériennes françaises en Allemagne.

En 1954, promu Général de division aérienne, il est commandant de l'armée de l'air en Extrême-Orient.
De retour en métropole, il est nommé major général de l'armée de l'air puis, le 1er février 1955, chef d'état-major des forces de l'armée de l'air. Il prend rang de Général de corps aérien en 1956, prend le commandement de la 5ème région aérienne en Algérie en 1957 et devient adjoint interarmées au Général SALAN, commandant supérieur interarmées en Algérie.

Général d'armée aérienne en 1958, il est chef d'état-major de l'armée de l'air, puis en 1960, inspecteur général de l'armée de l'air.

En mai 1958, lors du soulèvement de la population algéroise contre toute négociation avec le F.L.N., événement qui va porter le général De Gaulle au pouvoir pour la défense de l'" Algérie française ", le général Jouhaud, sans se désolidariser le moins du monde du mouvement que conduisent ses collègues Massu et Salan, ne se fait pas remarquer par un activisme particulier ; il est pourtant le seul " pied-noir " parmi les chefs concernés.
Mais il joue un rôle important comme animateur de l'opération Résurrection, qui est censée contribuer, par une série de démonstrations militaires en France, à imposer l'accession de Charles de Gaulle à la tête de l'État. Jusqu'où voulaient aller les promoteurs de cette opération ? De Gaulle était-il tout à fait au courant, et consentant ? Dans ses Mémoires, Jouhaud soutient que oui, et met l'accent sur la coordination entre ses aviateurs d'Alger et certains des collaborateurs du général de Gaulle à Paris.

Mis en disponibilité sur sa demande en 1960, il participe au coup d'état d'Alger (21-25 avril 1961) avec les généraux Challe et Zeller bientôt rejoints par le général SALAN.

Après son échec, il plonge dans la clandestinité et devient l'adjoint du Général SALAN à la tête de l'O.A.S, en charge de la région d'Oran.

Arrêté le 25 mars 1962, il est condamné à mort le 13 avril 1962 par le Haut tribunal militaire. Il échappe de très peu à l'exécution, sa peine étant commuée en une peine de détention criminelle à perpétuité le 28 novembre 1962 après plus de sept mois passés dans une cellule de condamné à mort.

Libéré de la prison de Tulle en décembre 1967, il est amnistié en 1968 et réintégré dans ses grade et prérogatives en 1982.

Il est élu en 1969 à la présidence du Front National des Rapatriés.

Trajectoire

Pour comprendre la trajectoire du Général JOUHAUD, il convient de lire celle-ci à travers un seul mot, un maître mot, celui de la loyauté,
Loyauté d'abord à la France souffrante de juin 1940 quand, avec le Général Vuillemin, Chef d'Etat Major de l'armée de l'air, il rapatrie au coeur de la débâcle, son unité sur l'Algérie, afin de la soustraire à l'occupant;
Loyauté ensuite à la France combattante quand il devient un des principaux responsables de la résistance en Aquitaine et tout particulièrement à Bordeaux.
Loyauté également à sa communauté dans la défense de l'Algérie française.

Loyauté enfin jusque dans sa terrible épreuve du putsch, au nom d'une parole donnée qui prend à ses yeux, comme à ceux de nombreux autres soldats, la valeur d'un serment. Comme l'immense majorité de ses compatriotes pieds-noirs, il pense que l'abandon de l'Algérie équivaut à livrer sa terre natale aux mains d'un parti unique et dictatorial qui conduira ce pays à la désorganisation, à la ruine et au désastre.
C'est au nom de cette loyauté et de ce pacte qu'il décide de continuer la lutte en entrant dans la clandestinité avec le Général SALAN. En août 1961, le Général JOUHAUD prend le commandement de la résistance en Oranie.

Le 26 mars 1962, le Général est arrêté dans des conditions étonnantes.

Condamné à la peine capitale le 13 avril, il apprendra par la radio que son exécution est prévue pour le 26.
Sa grâce n'interviendra que le 28 novembre.
Il aura passé 299 nuits en cellule de condamné à mort.
A près sa grâce, le Général est transféré à Tulle. le 22 décembre 1967, sonne enfin l'heure de sa libération.

Il bénéficie ensuite de la loi d'amnistie débattue à l'Assemblée Nationalele 14 octobre 1982.

Le Général Edmond JOUHAUD EST décédé le 4septembre 1995 à Royan où il repose au côté de son épouse qui l'a tant soutenu dans les épreuves de sa vie.

Décorations

Chevalier de la Légion d'honneur en 1931,
Officier en 1940
Commandeur en 1947
Grand officier en 1952
Croix de guerre 39-45 et des TOE
Croix de la valeur militaire
Médaille de la Résistance
Titulaire de nombreuses décorations étrangères

Sa bibliographie

Edmond Jouhaud est l'auteur de plusieurs ouvrages :

- Histoire de l'Afrique du Nord, Editions des deux coqs d'or

- O mon pays perdu De Bou-Sfer à Tulle Editions Fayard 1969

- Le Procès d'Edmond Jouhaud Editions Albin Michel 1962

- La vie est un combat Souvenirs : 1924-1944 Editions Fayard 1975

- Ce que je n'ai pas dit Sakiet, OAS, Evian Editions Fayard 1977

- Youssouf Esclave, mamelouk et général de l'armée d'Afrique Editions Robert Laffont

- Serons-nous enfin compris ? Editions Albin Michel 1984

Mis en page le 03/09/2021 par RP