Rivarol du 21/04/2006

 

« Jean-Marie Le Pen, président du Front National, les membres du Bureau Politique ont la tristesse de vous annoncer la mort de Marie-France STIRBOIS, membre du Bureau Politique, Conseiller Régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur, Conseiller Municipal de Nice » pouvait-on lire sur le site officiel du Front national le 18 avril à côté d'une photo de la défunte.

Si les liens s'étaient distendus entre l'ex-député FN de Dreux et la direction du Front à la suite de son éviction de la liste des européennes en 2004, municipales de 1983 lors de ses vœux à la presse, le 3 janvier dernier, le Menhir avait rejeté l'idée de prendre des sanctions contre une élue gravement malade. De fait un cancer foudroyant l'a emportée le dimanche de Pâques, jour de la Résurrection !

Marie-France Stirbois fut pendant plus d'un quart de siècle une militante dynamique, courageuse, élégante, souriante et talentueuse du FN. Elle fut ainsi le seul député du parti de Jean-Marie Le Pen à siéger à l'Assemblée nationale, de 1989 à 1993, après avoir obtenu 61,3 % des voix, un exploit au scrutin majoritaire, seule contre tous, au terme d'une campagne où ses adversaires ne lui épargnèrent rien. On retiendra d'elle aussi en1990 sa bataille homérique à l'Assemblée nationale contre la liberticide loi Gayssot sous les insultes de la gauche. On se souvient également de ses excellentes prestations sur les plateaux de télévision les soirs d'élections.

Veuve de l'ancien secrétaire général du FN, Jean-Pierre Stirbois, dont elle avait repris le flambeau après son décès en 1988, Marie-France, cadette de la famille Charles, était née le 11 novembre 1944 à Paris, d'un père dirigeant d'entreprise et d'une mere femme au foyer, ardents gaullistes jusqu'en 1962. Titulaire d'un Capes d'anglais passé à Nanterre en 1968, elle se marie l'année suivante. En 1975, le couple qui a de longues années de militantisme derrière lui, notamment au sein des comités Tixier-Vignancour, crée Son imprimerie, puis adhère au FN, et se lance en politique à Dreux. Marie-France Stirbois remporte un premier succès électoral lors des cantonales de 1982 avec un score de 10 %, suivi pour son époux d'un score de 16 % aux Ce sera le fameux tonnerre de Dreux. Elle est ensuite élue en1986 au Conseil régional du Centre, mandat dont elle démissionne en 1994 après son élection au Parlement européen, où elle siège jusqu'en 1999, puis en 2003-2004 en remplacement de Jean-Marie Le Pen. Entretemps, elle réussit en 1989 un doublé, étant élue conseillère municipale de Dreux puis donc députée d'Eure-et-Loir à la faveur d'une partielle. Elle triomphe à nouveau du redoutable scrutin majoritaire à deux tours lors d'une cantonale en 1994 à Dreux, ville dont elle restera conseillère municipale jusqu'en 2001, faisant face avec une remarquable bravoure à d'effrayantes démonstrations de haine ethnique. Ce qui la conduisit, épuisée, à poursuivre son combat politique dans les Alpes-Maritimes : élue à Nice en 2001, puis au Conseil régional de Provence Alpes-Côte-d'Azur en 2004. Le Front national perd avec elle une figure historique, une militante chevronnée, une femme de caractère et de conviction.

 

Mis en page le 21/04/2006 par RP