«
Jean-Marie Le Pen, président du Front National, les membres
du Bureau Politique ont la tristesse de vous annoncer la mort
de Marie-France STIRBOIS, membre du Bureau Politique, Conseiller
Régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur, Conseiller
Municipal de Nice » pouvait-on lire sur le site officiel
du Front national le 18 avril à côté d'une
photo de la défunte.
Si les liens s'étaient
distendus entre l'ex-député FN de Dreux et la
direction du Front à la suite de son éviction
de la liste des européennes en 2004, municipales de 1983
lors de ses vux à la presse, le 3 janvier dernier,
le Menhir avait rejeté l'idée de prendre des sanctions
contre une élue gravement malade. De fait un cancer foudroyant
l'a emportée le dimanche de Pâques, jour de la
Résurrection !
Marie-France Stirbois fut
pendant plus d'un quart de siècle une militante dynamique,
courageuse, élégante, souriante et talentueuse
du FN. Elle fut ainsi le seul député du parti
de Jean-Marie Le Pen à siéger à l'Assemblée
nationale, de 1989 à 1993, après avoir obtenu
61,3 % des voix, un exploit au scrutin majoritaire, seule contre
tous, au terme d'une campagne où ses adversaires ne lui
épargnèrent rien. On retiendra d'elle aussi en1990
sa bataille homérique à l'Assemblée nationale
contre la liberticide loi Gayssot sous les insultes de la gauche.
On se souvient également de ses excellentes prestations
sur les plateaux de télévision les soirs d'élections.
Veuve de l'ancien secrétaire
général du FN, Jean-Pierre Stirbois, dont elle
avait repris le flambeau après son décès
en 1988, Marie-France, cadette de la famille Charles, était
née le 11 novembre 1944 à Paris, d'un père
dirigeant d'entreprise et d'une mere femme au foyer, ardents
gaullistes jusqu'en 1962. Titulaire d'un Capes d'anglais passé
à Nanterre en 1968, elle se marie l'année suivante.
En 1975, le couple qui a de longues années de militantisme
derrière lui, notamment au sein des comités Tixier-Vignancour,
crée Son imprimerie, puis adhère au FN, et se
lance en politique à Dreux. Marie-France Stirbois remporte
un premier succès électoral lors des cantonales
de 1982 avec un score de 10 %, suivi pour son époux d'un
score de 16 % aux Ce sera le fameux tonnerre de Dreux. Elle
est ensuite élue en1986 au Conseil régional du
Centre, mandat dont elle démissionne en 1994 après
son élection au Parlement européen, où elle siège
jusqu'en 1999, puis en 2003-2004 en remplacement de Jean-Marie
Le Pen. Entretemps, elle réussit en 1989 un doublé,
étant élue conseillère municipale de Dreux
puis donc députée d'Eure-et-Loir à la faveur
d'une partielle. Elle triomphe à nouveau du redoutable
scrutin majoritaire à deux tours lors d'une cantonale
en 1994 à Dreux, ville dont elle restera conseillère
municipale jusqu'en 2001, faisant face avec une remarquable
bravoure à d'effrayantes démonstrations de haine
ethnique. Ce qui la conduisit, épuisée, à
poursuivre son combat politique dans les Alpes-Maritimes : élue
à Nice en 2001, puis au Conseil régional de Provence
Alpes-Côte-d'Azur en 2004. Le Front national perd avec
elle une figure historique, une militante chevronnée,
une femme de caractère et de conviction.