Communiqué de Presse du Cercle Algérianiste

Le rendez-vous manqué de Jacques Chirac

 

Qualifié par certains "d'historique", le voyage en Algérie du Président de la République Jacques Chirac, s'apparente, pour les pieds- noirs et les harkis, à un grand rendez-vous manqué.

Le message fort que les Français d'Algérie, quarante ans après l'indépendance, étaient en droit d'attendre afin que soit rappelée leur contribution à l'histoire et au développement de l'Algérie, n'a pas été prononcé.

Ce voyage qui aurait dû marquer une étape essentielle sur le chemin de la vérité et de l'équité à l'égard de toute une communauté arrachée à sa terre natale, n'a pas été à la hauteur des attentes et des espoirs qui étaient les siens.

Comment accepter ainsi que le sort de milliers de disparus, assassinés par le F.L.N. en 1962, n'ait pas été évoqué avec plus de force ? Comment accepter également que la libre circulation de nos compatriotes harkis n'ait pas été exigée, alors que la France accueille les anciens militants de la cause algérienne ?

Comment accepter, enfin, le mépris toujours affiché et renouvelé du Président Bouteflika à l'égard de nos compatriotes harkis alors que dans le même temps, le Président Chirac serrait la main de Yacef Saadi et de Zohra Drif, poseurs de bombes à Alger, et dont les noms restent gravés en lettres de sang dans la mémoire des Français d'Algérie ?

Le dépôt d'une gerbe au cimetière de Saint Eugène et l'annonce quarante années après leur abandon par la France d'un plan de restauration des cimetières européens ne peuvent répondre à eux seuls à la soif de Justice et d'équité des pieds-noirs et des harkis.

Oui, il s'agit bien d'un rendez-vous manqué.

Les gestes et les actes symboliques que nous attendions n'ont, pas eu lieu.

Tout reste à faire pour que justice nous soit enfin rendue.

Thierry Rolando
Président National du Cercle Algérianiste

Narbonne, le 7 mars 2003