Présent du 29 juillet 2020

Dans Présent du 25 juillet, Camille Galic a indiqué le nom de l’« historien » algérien choisi par Tebboune pour mener un « travail mémoriel » (sic) avec l’élu de Macron, Benjamin Stora. Il s’appelle Abdelmadjid Chikhi. Deux ou trois précisions, si vous le voulez bien, sur ce personnage. Car dire qu’il hait la France serait encore ne rien dire.

Abdelmadjid Chikhi est officiellement conseiller chargé des archives et de la mémoire auprès de la présidence. A ce titre, cet ancien fellagha multiplie les provocations à l’égard de la France et ne cesse de réaffirmer son appartenance arabo-musulmane. Ce qui veut dire en clair qu’il revendique sa « qualité » d’héritier des envahisseurs arabes du Maghreb, ceux qui, depuis des siècles, ont assassiné la culture et l’identité des seuls indigènes de l’Algérie, les Berbères. Il accuse ainsi Paris de se livrer à « une lutte acharnée contre les composantes nationales », à savoir la langue arabe et l’islam. Il peut garder ce discours à l’usage de Macron et des Francaouis de base, mais qu’il n’aille jamais le tenir aussi arrogamment en Kabylie. Amazigh machi Arab (« Le Berbère n’est pas un Arabe »), lui serait-il rappelé…

Inventeur de ce « travail mémoriel » (sic) auquel Macron s’est associé avec la diligence d’une houri obéissante, Tebboune a voulu que les deux « historiens » soient sur la même ligne fellouze. Evoquant récemment Chikhi avec les yeux de Chimène (Chimène Badi, bien sûr…), Jeune Afrique titrait : « Abdelmadjid Chikhi, intransigeant face à Benjamin Stora ». On se moque de qui ? Face à un Stora, en quoi le fellagha Chikhi aurait-il à se monter intransigeant ? Sur la couleur du slip de Ben Bella ? Idéologiquement, rien ne sépare les deux hommes.

Pendant ce temps-là, Tebboune réalise un remake de l’ère Bouteflika. En octroyant privilèges et pouvoirs dans la question des affaires de l’Etat à sa progéniture : Saloua, Maha, Salaheddine Ilyes, Mohamed et Khlaled. L’aîné, Salaheddine Ilyes, considère le luxueux parc automobile présidentiel comme sa propriété privée. Khaled, qui vient d’être blanchi après l’élection de son père (et sorti de prison vite fait bien fait), était poursuivi pour « trafic d’influence », « abus de fonction », « corruption », « perception de cadeaux indus », etc. Mohamed, qui ne connaît pas A de B, a été chargé d’évaluer le travail des membres du gouvernement. Saloua est en charge des nominations aux postes supérieurs dans les administrations et les établissements publics. Cadre au ministère de l’Industrie, Maha nomme et dénomme qui lui plaît et quand ça lui plaît.

Il n’y a pas qu’à la France que Tebboune demande des excuses. Il en exige aussi du Maroc. Mais là, ce n’est pas à des gazelles macroniennes qu’il a affaire… Déjà que son patronyme (tebboun, en dialecte marocain, le darija, veut dire « vagin ») fait de lui la risée du bon peuple chérifien, ses prétentions sont dénoncées sans équivoque : « Le Maroc ne s’excusera pas puisqu’ il ne fait que défendre ses citoyens contre le danger terroriste. » Daubant sur cette obsession de demander des excuses à tout le monde, l’hebdo L’Observateur marocain écrit plaisamment : « Si l’Algérie veut vraiment solder ses comptes avec l’histoire, elle doit aussi demander des excuses aux Ottomans turcs (et à leur petit-fils Erdogan) qui ont dominé l’Algérie pendant des siècles. Il peut aussi se retourner contre les Arabes qui sont toujours sur place. Sans parler des Byzantins, des Romains, enfin presque la moitié de l’humanité. » Du bonheur d’être marocain et de parler vrai… •

Alain Sanders

Mis en page le 29/07/2020 par RP