MEMORIAL
SETOIS D'AFRIQUE DU NORD
Depuis la promesse faite
au début des années 90 à feu Jean-Claude
Pruniaux, ancien président de La Maison du Pied-noir
et de ses amis, de projeter la construction d'un mémorial
pour les Français d'Afrique du Nord, les maires
se sont succédés. François Commeinhes,
lui, a concrétisé cette promesse ancienne,
et le projet a été soumis au conseil municipal
du 5 janvier 2008 et approuvé à 37 voix/40.
Le Cercle Algérianiste avait
rejoint la Maison du Pied-noir dans ce projet en juillet
2006. Les deux associations en ont créé une troisième,
spécifique au mémorial, le 18 juin 2007. Cette association,
déclarée en préfecture, figure au Journal Officiel du
22 septembre 2007 sous le numéro 634.
A partir de là, l'association
pour le mémorial sétois d'Afrique du Nord et la Mairie
ont rencontré bien des difficultés, dont la première
a été celle du choix de l'emplacement. Un premier espace
au Cimetière Marin n'ayant finalement pas été retenu,
la Ville nous en a offert un autre, et pas des moindres :
bien en vue, peu après les deux « Pleureuses »,
face au caveau Franke dans la partie haute du cimetière,
face au théâtre de la mer, son emplacement idéal fait
que le paysage souligne les symboles contenus dans la
sculpture.
Pourquoi ce mémorial ?
Nombre de Français d'Afrique du nord n'ont jamais eu
les moyens financiers de faire suivre leurs défunts
en métropole. Aujourd'hui, la plupart des tombes laissées
là-bas, le temps passant, n'existent même plus. Et quand
bien même elles existeraient encore, ce qui est heureusement
le cas pour certaines d'entre elles, qui a les moyens
de traverser la mer pour aller y poser des fleurs à
la Toussaint ? Tous les Méditerranéens comprendront
le vide causé par cet abandon forcé de nos parents et
alliés enterrés sur leur sol natal bien souvent. Car
il s'agit ici de Français d'Algérie, de Harkis, mais
aussi, bien que dans un plus faible pourcentage, de
métropolitains partis travailler là-bas et enterrés
loin de leur famille. C'est pourquoi nous avons voulu,
en dehors de toute considération politique ou religieuse,
édifier un monument pour que chacun d'entre nous puisse
avoir un lieu où se recueillir en pensant à ses chers
disparus, car le temps, quarante-sept ans déjà, s'il
adoucit la peine, s'il lisse le chagrin, ne fait pas
oublier ceux que l'on a aimés.
Architecture : Sur
une surface au sol de 12m2; environ, figure le contour
de la côte d'Afrique du Nord. De là, jaillit
un buste à trois têtes représentant
une famille soudée. Le regard du père,
marqué à vie par l'exil, s'accroche à
la carte, celui de l'enfant se dirige vers le Môle
Saint-Louis par où sont arrivées bien
des familles. Quant à la mère, son regard,
fixé sur mont Saint-Clair et néanmoins
ancré dans le présent, marque le point
d'équilibre entre le père et l'enfant,
le passé et surtout l'avenir. Bien entendu, la
composition respecte strictement les contraintes imposées
par l'architecte des Bâtiments de France, notamment
en ce qui concerne les matériaux et les dimensions.
Le mémorial sera inauguré samedi 6 juin
2009.
La conceptrice de la sculpture
est Marina Di Dona, artiste de Frontignan, Algéroise
de naissance, fille de Missia Ségui, adhérente de La
Maison du Pied-noir et du Cercle Algérianiste. Elle
a offert généreusement son travail à l'association pour
le mémorial.
La Municipalité,
maître d'uvre, offre l'emplacement et l'association
pour le Mémorial a pris en charge la réalisation
technique de la sculpture.
Ce monument marquera, certes,
notre attachement à la terre natale, mais aussi
notre union avec la population sétoise qui, à
travers son maire et le choix d'un des emplacements
les plus mythiques de la ville, nous témoigne
son amitié et nous rend honneur. Merci à
vous, Monsieur le Maire, pour avoir, en tenant une promesse
ancienne, mis du baume au cur de toute une partie
de la population que vous représentez.