Cimetières
condamnés en Algérie:
Les A.M. vont aider leurs rapatriés.
Seront notamment pris en charge
les frais de transfert en France des pieds-noirs enterrés de
l'autre côté de la Méditerranée
L'APPEL
à l'aide lancé par des rapatriés d'Algérie
(voir nos éditions d'hier) n'a pas
encore incité l'Etat à mettre la main à la poche.
Dans les Alpes-Maritimes, en revanche, il n'a pas tardé à
susciter des échos favorables. De Théoule à Menton,
les pieds-noirs souhaitant transférer en France des parents enterrés
de l'autre côté de la Méditerranée vont bénéficier
de concours financiers.
Sur l'ensemble de l'Hexagone, 4 000 familles sont concernées
par la disparition dans leur ancienne patrie de 62 petits cimetières,
trop dégradés pour être réhabilités.
Si celles-ci choisissent de laisser leurs défunts en Algérie,
elles devront accepter un regroupement des corps dans des tombes collectives.
L'annonce, dans nos colonnes, de ce plan négocié avec
Paris a soulevé une vive émotion.
En réponse, les A.-M. voient au secours de leurs rapatriés.
Le conseil général prendra en charge les frais de transfert
des corps. Afin de respecter l'équité sociale, le financement
sera total pour les familles démunies, partiel pour les autres.
La collectivité table sur 300 à 400 demandes, pour un
coût estimé à 450 000 euros. Son patron, Christian
Estrosi, soumettra courant avril le projet à la commission permanente
du conseil général qui devrait l'avaliser. « Les
familles, assure en tout cas l'élu UMP, peuvent d'ores
et déjà prendre leurs dispositions. »
La contribution des villes
Des villes vont également participer à l'élan de
solidarité. Au nom dAntibes, le depute-maire Jean Leonetti
facilitera l'accueil dans les cimetières de son ressort. En proposant
gratuitement des caveaux aux familles nécessiteuses ou en réduisant
le prix des concessions.
A la différence de Christian Estrosi, Jean Leonetti défend
le plan algérien de regroupement des sépultures, une «
mesure douloureuse, mais nécessaire, faute d'alternative
». En compagnie de ses collègues députés,
Lionnel Luca, Michèle Tabarot et Jérôme Rivière,
il avait demandé à l'État de faire un geste.
Les A.-M., dont les finances autorisent un tel effort, montrent donc
l'exemple. A la satisfaction, on s'en doute, des bénéficiaires.
« Ce département, souligne Pierre-Henri Pappalardo,
président de l'association France-Maghreb, s'est toujours
montré attentif à nos problèmes ». «
Il est plus généreux que le ministère des Affaires
étrangères », ajoute Yves Sainsot, au nom de
l'Anfanoma. « C'est une excellente nouvelle, résume
à Nice Fabienne Latapie, présidente de l'ASCA, qui,
je l'espère, suscitera des vocations. »
Jean-Paul FRONZES.