Restauration
de la basilique Notre-Dame d'Afrique
«40 jeunes à former sur le chantier-école»
Quelque 12 personnes sont formées actuellement aux
métiers de la restauration du patrimoine sur le chantier
des travaux de confortement de la basilique Notre-Dame d'Afrique.
Ces jeunes s'ajouteront à 18 autres employés
de la société française Gérard,
maître d'uvre, ayant entamé les travaux en
juillet 2007, relève Dominique Henry, chef du projet
de restauration. La formation, devant être assurée
par l'association des Compagnons du devoir (1)
, a trait à la taille de la pierre et la maçonnerie.
Les jeunes ont été choisis parmi les plus méritants
au sein du centre de formation professionnelle et d'apprentissage
(CFPA) Alitouche de Kouba. Ils auront beaucoup à apprendre
(1) au contact des employés de l'entreprise en prenant
part au chantier de restauration. Ils alterneront formation
théorique et pratique. Au terme de leur formation, des
attestations (1) leur seront données par le ministère
de la Formation et de l'Enseignement professionnels. Au rythme
de 12 jeunes par an, pas moins de 40 jeunes seront ainsi formés
aux métiers de la restauration du patrimoine et seront
« versés » dans les différents
chantiers de la capitale où les restaurateurs attitrés
font défaut. Les travaux de l'église connaissent
une cadence « appréciable ». Le
confortement de la nef et de la partie nord a atteint un taux
de 50%. « La première phase prendra fin en
mai. La deuxième phase, qui concernera le grand dôme
et le minaret
(2), débutera à partir de la mi-2008
et sera terminée à la mi-2010 », relève
M. Henry en affirmant que la même entreprise a eu le marché.
Les difficultés de dédouanement des outils, auxquelles
a été affrontée l'entreprise franç§aise,
ont connu leur épilogue. «Le directeur des douanes,
conscient de l'utilité des travaux, s'en est occupé
en personne », atteste-t-il. Toutefois, « des
soucis d'approvisionnement en matériaux nécessaires
à l'édifice se posent, à l'entreprise déplore-t-il, ».
Ces matériaux inexistants sur le marché national,
obligeant la société Gérard à s'approvisionner
en France. Par ailleurs, les quelque 46 vitraux
de la basilique qui surplombe Bologhine ont été
enlevés et attendent d'être expédiés
en France. Endommagés en partie par les jets de pierres
ou encore les
bombardements alliés de 1942 (3), ces
vitraux ont été « descendus »
fin novembre et doivent être expédiés en
France pour être restaurés dans un atelier d'un
grand maître verrier. « Jean Bernard Bonheur,
maître verrier, s'en est occupé en personne. Grand
connaisseur et ayant déjà restauré les
vitraux de Notre-Dame de la Garde de Marseille, il est venu
à plusieurs reprises à Alger s'enquérir
de la manière avec laquelle on a enlevé les vitraux
et leur mise en sac », relève le responsable.
Seules difficultés à se poser à l'entreprise
de restauration : les autorisations d'exportations des
vitraux, qui tirent en longueur. « Il nous a fallu
déposer une demande auprès des Douanes algériennes
pour obtenir l'autorisation. Une autre autorisation nous a été
exigée, alors que la wilaya est maître d'ouvrage.
Il reste qu'on n'aurait pas de difficulté avec le ministère
de la Culture pour l'obtenir. Dans une à deux semaines,
les objets ébarqueront à Marseille. »
La statue de la Vierge Marie, visible sur la porte d'entrée
de l'église, devra aussi être restaurée
et envoyée en même temps que les vitraux en France.
Disparue depuis plus de 30 ans, une autre statue, placée
sur le porche, ne sera pas remplacée. L'entreprise Girard
a quelques difficultés avec l'enveloppe forfaitaire qui
lui a été allouée, soit 150 millions de
dinars pour la première tranche. « L'entreprise
Gérard saura les surmonter à coup sûr »,
soutient M. Henry.
Les concerts d'orgue suspendus
Les concerts d'orgue, qui se tenaient régulièrement
dans la basilique Notre-Dame d'Afrique, ont été
suspendus pour cause de travaux. Selon, M. Henry, responsable
des travaux, des échafaudages ont été installés
à l'intérieur de l'église et gênaient
quelque peu les concerts. « Ces échafaudages
ont été enlevés et les choses rentreront
dans l'ordre dans les jours à venir », relève-t-il
en faisant remarquer que la messe se tient toujours, mais les
concerts orgues ajournés. Faut-il rappeler que l'orgue
a été ramené de la villa Georges, dans
laquelle il avait été installé, en 1912,
en présence du pianiste et organiste français
Camille Saint-Saëns. A la mort des propriétaires,
en 1930, l'orgue de la villa Georges fut transféré
à l'église. En réfection en 2001 à
Vaison-La-Romaine, il a été remonté dans
la basilique et béni le 31 mai 2002.
Nadir
Iddir
Commentaires:
1) Quand on
sait que pour former un compagnon; il faut plusieurs années
d'apprentissage, ils sont certainement bien méritants
ces apprentis qui vont se former en laps de temps éclair.
2) Minaret: On
disait alors le clocher, à moins que ce lapsus n'en dise
long sur la pensée prémonitoire de l'auteur...
3) Bombardements
alliés. Ils ont bons dos. Doit-on comprendre que pendant
les 20 ans séparant 1942-1962 les autorités ecclésistiques
sont restées uniquement en contemplation des vitraux
endommagés. On pourrait traduire aussi par: " c'est
pas moi c'est les autres "