Nice, 13 mai 2005
Correspondance
destinée à l'entourage du Président de la
République qui serait chargé de m'adresser
une réponse
Mon cas personnel est l'exemple parfait me
semble-t-il de ce que l'on peut devenir grâce à la
France quand on naît dans une province française
de l'autre côté de la Méditerranée.
Ma mère : première naissance
inscrite en 1889 sur le registre de Périgotville au nord
de Sétif, d'une mère née Petiti originaire
de Nice et d'un père Raybaud originaire de Sospel dans
les Alpes Maritimes, maçon participant à la construction
de Périgotville.
Mon père - maçon de profession
a contribué à la réalisation en 1912 du village
de Ras-el-Aïoun (la tête des sources en langue arabe)
où je suis né en 1922 sur les hauts plateaux à
mi chemin entre Sétif et Batna. Mon père s'y est
ensuite fixé devenant agriculteur et petit entrepreneur
de travaux publics opérant dans la région.
Mes études secondaires au collège
colonial de Sétif puis universitaires à la Faculté
de Médecine d'Alger avec interruption suite au débarquement
des Américains le 8 novembre 1942.
Mobilisé puis affecté au sein
d'une équipe chirurgicale, je participe au débarquement
en Italie et à la campagne d'Italie dans les rangs du C.E.F.I
(corps expéditionnaire Français en Italie) avec
Rome comme point terminal, campagne marquée pour notre
armée par la terrible bataille et victoire de Cassino.
Ensuite à partir de Naples, débarquement
sur les côtes de Provence en aožt 1944. Rude hiver en Alsace
marqué pour nos valeureux combattants par les gelures des
membres inférieurs et même supérieurs s'ajoutant
aux blessures de guerre,
Enfin brève
occupation en Allemagne à Sigmaringen après l'armistice
du 8 mai 1945.
Mon retour à Alger et ma démobilisation
en septembre 1945 me permettent de retrouver la faculté
de médecine et l'hôpital civil de Mustapha devenu
plus tard C.H.U.
Puis
de créer et de diriger un laboratoire d'analyses médicales
au 88 rue Michelet à Alger.
Au total ma carrière professionnelle
à Alger sera marquée par les titres d'externe puis
d'interne des Hôpitaux et d'assistant au C.H.U. d'Alger
et de chef de laboratoire à la faculté de médecine
d'Alger et enrichie par l'obtention du certificat de Sérologie
de l'institut Fournier à Paris et du diplôme de Biochimie
médicale du rofesseur Polonowski de la faculté de
médecine de Paris.
Ne désirant pas me trouver à
partir de juillet 1962 sur une terre qui ne serait plus française
le douloureux exode avec mon épouse et nos deux filles
nous conduit à Nice le 26 juin, Nice ville natale de ma
grand mère maternelle, symbole particulièrement
marquant et émouvant.
A Nice j'ai crée et dirigé à
nouveau un laboratoire d'analyses médicales jusqu'en 1991
et obtenu le diplôme universitaire de Gériatrie Gérontologie.
Il
est évident que la retraite professionnelle m'a permis
de me consacrer à la défense de la France d'outre
mer et tout particulièrement de l'Algérie Française.
Vous comprendrez donc, je l'espère,
les correspondances que j'adresse chaque année à
Monsieur le Président de la République.
A 83ans, c'est l'un des rares moyens dont je
dispose encore pour exprimer et faire reconnaître la vérité
à propos de l'Algérie Française c'est-à-dire
d'une tranche de notre histoire, nationale et commune à
tous les Français.
Veuillez
agréer l'expression de mes salutations distinguées
accompagnées de mes remerciements.
Docteur Edmond Rosa
Vice
Président délégué
du Cercle Algérianiste de Nice
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